- BIÉLORUSSIE - Actualité (1990-1996)
- BIÉLORUSSIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de BiélorussieLe Parlement de Biélorussie proclame l’indépendance de la République le 25 août 1991, profitant de l’affaiblissement du pouvoir central soviétique, à la suite du coup d’État du 19 août. Le 8 décembre, les présidents de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie, réunis à Minsk, «constatent» que l’U.R.S.S. n’existe plus et signent un accord créant la Communauté des États indépendants (C.E.I.). Stanislav Chouchkevitch, président du Soviet suprême de Biélorussie depuis août 1991, devient chef de l’État. Il travaille activement, ainsi que le chef du gouvernement Viatcheslav Kebitch, au côté de la Russie à la mise au point d’institutions communes et d’accords communautaires afin de faire de la C.E.I. une véritable confédération.La république, qui était une des 4 puissances nucléaires de l’U.R.S.S., annonce son intention de se dénucléariser. En juillet 1992, un accord militaire est signé avec Moscou: la Russie récupère les forces stratégiques alors que la Biélorussie s’engage à entretenir les forces conventionnelles russes stationnées sur son territoire. Introduit en mai 1992, le coupon biélorusse se dévalue rapidement par rapport au rouble; la production industrielle, très intégrée aux circuits de l’ex-U.R.S.S., chute en 1993, et la Biélorussie est plus que jamais dépendante de l’énergie que la Russie pourrait ou non lui livrer à bas prix. Destitué en janvier 1994 par le Soviet suprême qui n’approuve pas sa politique d’indépendance relative vis-à-vis de la Russie, S. Chouchkevitch est remplacé par Mietchislav Grib, ferme partisan d’une étroite coopération avec Moscou.Le 15 mars 1994, le Parlement adopte une Constitution qui instaure une présidence de la République. Le 10 juillet, le candidat populiste Alexandre Loukachenko, qui a fait campagne sur le thème de la lutte contre la corruption, est élu président de la République, au second tour, avec 80,1 p. 100 des suffrages. Il était opposé à V. Kebitch, Premier ministre conservateur. Le taux de participation est d’environ 70 p. 100. Le 20, il nomme Mikhaïl Tchigir, partisan de l’économie de marché, au poste de Premier ministre.En janvier 1995, Minsk signe avec Moscou des accords portant sur l’union douanière – l’union monétaire a été suspendue – et sur la politique de défense commune. Le 14 mai, les électeurs approuvent par référendum des mesures qui visent à renforcer le caractère présidentiel du régime ainsi que la nature privilégiée des relations, notamment économiques, avec la Russie. Les résultats des élections législatives qui se déroulent le même jour confirment le poids des membres de l’ancienne nomenklatura et la difficulté qu’éprouve l’opposition nationaliste à s’imposer. Le régime évolue vers un autoritarisme de plus en plus marqué, tandis que la situation économique continue à se dégrader.Le 2 avril 1996, les présidents de Biélorussie et de Russie, A. Loukachenko et Boris Eltsine, signent, à Moscou, un traité d’«union» qui accroît l’intégration économique et politique des 2 pays, déjà liés par une union douanière. Le même jour, des dizaines de milliers de personnes manifestent à Minsk contre le rapprochement des 2 États.Le 31 juillet, le président du Front populaire biélorusse, principale formation de l’opposition, l’ex-dissident Zenon Pozniak, annonce depuis Washington qu’il a demandé l’asile politique aux États-Unis. Il l’obtient le 23 août. Le pouvoir poursuit les dirigeants de l’opposition depuis la manifestation d’avril, ce qui ne fait pas cesser les expressions de mécontentement à l’encontre du régime. Le 15 novembre, l’opposition engage une procédure de destitution à l’encontre du président Loukachenko, qu’elle accuse de comportement dictatorial. Le 18, celui-ci limoge le Premier ministre, Mikhaïl Tchigir, qui était hostile à son projet de référendum contitutionnel destiné à prolonger le mandat présidentiel jusqu’en 2001, à accroître les pouvoirs du chef de l’État et à supprimer le Soviet suprême. Un accord conclu le 22 entre le président Loukachenko et le président du Soviet suprême, Semion Charetski, sous l’égide des autorités russes, n’est pas appliqué. Le 24, les projets constitutionnels du président sont massivement approuvés par référendum. Le 25, A. Loukachenko s’octroie les pleins pouvoirs. Le 26, la Cour constitutionnelle annule la procédure de destitution engagée à l’encontre du chef de l’État. Le 27, une loi retire tous ses pouvoirs au Soviet suprême.Le 27 novembre également, les derniers missiles nucléaires soviétiques encore stationnés en Biélorussie sont tranférés en Russie, en application d’un accord conclu au lendemain de l’éclatement de l’U.R.S.S.
Encyclopédie Universelle. 2012.